
Certains des personnages ne m'appartiennent pas.
Passer ce temps dehors m'avait non seulement permis de prendre l'air mais en plus, Sayumi et Satoru avaient même réussi à me faire rire et sourire.
Cela faisait un mois jour pour jour depuis le festival du printemps de la petite ville où je résidais.
Les cours avançaient bien et les cours particuliers avec Miki avaient prit fin depuis à peine quelques jours.
Grâce à son aide j'avais pu rattraper le retard de tous les autres étudiants de seconde année et je n'étais désormais plus à la ramasse.
J'étais en conversation visuelle avec mon oncle depuis quelques instants et il venait de me signaler que mes mails ne contenaient rien de nouveau ou d'urgent.
Il commença ensuite à me donner des nouvelles de ma tante et de ce que sa grossesse entrainait.
Apparemment, la nuit dernière avait été dure à passer car elle avait plus passé son temps à courir vomir qu'à se reposer dans le lit.
Même le thé n'y faisait plus rien et Kagami cherchait toutes les solutions possibles pour la soulager de ce problème.
Le souci c'est qu'entre les vraies solutions et les arnaques, il ne savait plus vraiment où donner de la tête et je voulais bien le croire de ce qu'il me racontait.
Il semblait tout aussi désespéré qu'Hinata, justement parce qu'il se sentait impuissant à chaque fois qu'il la voyait courir s'enfermer.
Kagami : Non mais à chaque fois c'est la...
Moi : Kagami ?
Il avait à peine tourné le regard de l'écran qu'il s'était arrêté de parler et fixait ce je ne sais quoi.
Son épouse apparut soudainement en courant se réfugier derrière lui pour s'accrocher à ses épaules en pleurant.
Juste au moment où il allait lui demander ce qu'il se passait, Kagami écarquilla les yeux et hurla de surprise
Kagami : WOUAH !! Mais c'est quoi cette énorme araignée ?! What the... ?!?!
Plutôt que de finir, Kagami saisit l'ordinateur et le tourna pour me montrer ce qui se trouvait à peine plus loin par terre.
Il s'avança un peu que je vois mieux alors que ma tante le lâchait et restait en retrait derrière, totalement dégoûtée.
Je pouvais la comprendre parce que de toute ma vie, je n'avais jamais vu une araignée aussi laide.
Elle était non seulement grosse mais en plus très laide avec un énorme corps et de longues pattes fines.
Kagami : Bon écoute, je peux pas te la cacher plus longtemps. Une petite nouvelle chez nous, on se partage la maison en coloc tranquille. Cinquante cinquante.
Hinata : Même pas en rêve !
Tout d'abord en train de rire nerveusement en s'incrustant dans le cadre de la caméra de l'ordinateur tout en visant encore l'araignée, mon oncle éclata de rire suit au cri d'Hinata.
Il activa le zoom avant de sortir du cadre et de bien centrer l'araignée pour le moment immobile comme pour les narguer.
Kagami : Je l'ai vue entrer dans le bureau après Hinata mais alors dans un calme absolu. Énorme... Bon restes là Hinata.
Mon oncle replaça l'ordinateur sur son bureau en le laissant tourné de façon à ce que je puisse voir l'araignée au garde à vous.
Je pouvais juste voir les jambes de ma tante en position f½tale sur son siège pendant que Kagami revenait sur ses pas et allait attraper quelque chose au dessus d'une armoire.
Il secoua la bombe anti insecte rampant qu'il avait avant d'asperger l'araignée qui fit la morte une dizaine de secondes avant de s'exciter et de bouger rapidement dans tous les sens sous les cris et les pleurs d'Hinata.
Kagami : Mais c'est quoi cette arnaque ? Il l'ont remplie d'excitant pour araignée ou quoi ?!
Ma conversation avec Kagami dû prendre fin pour qu'il puisse se débarrasser de l'insecte.
Les jours passèrent et commencèrent à se ressembler bien qu'aucun d'eux ne soient réellement ennuyeux.
Disons plutôt que j'avais pris le rythme et que pour une fois, les cours me convenaient et me plaisaient.
J'avais déjà passé l'épreuve des courses la veille mais épuisée comme je l'étais après ça, je m'étais dis que j'irai acheter le nécessaire pour dessiner aujourd'hui.
Après tout je n'achetais pas mon matériel de dessin dans la ville, il me fallait me déplacer plus loin pour trouver ce que je voulais à un prix qui me paraissait raisonnable.
Tout se passa bien à l'aller et je fus même contente de trouver des promotions sur ce que j'avais l'habitude de prendre.
Pour moi c'était presque une bonne journée jusqu'au moment du chemin du retour quand je me rendis compte que deux types bizarres me suivaient depuis une bonne dizaine de minutes.
Non, je n'hallucinais pas et j'étais encore moins parano.
J'avais volontairement changé plusieurs fois de chemins pour m'en assurer et oui ces deux personnes étranges étaient encore en train de me suivre même après que j'ai tenté un demi-tour sur eux.
Pendant plus d'une heure, j'avais tenté en vain de les semer dans les rues, sur le marché et mêmes dans des magasins.
Au bout d'un moment, une réunion de l'ONU prit place à l'intérieur de moi où 77 Michiko commencèrent à me conseiller 1 001 plans tous plus foireux les uns que les autres.
Pendant que le conseil général des Michiko dans mon cerveau commençait à partir en vrille, je continuais d'avancer sans solution visible pour le moment.
La seule chose que je savais c'était qu'il fallait que je me débarrasse de ces deux types pour être sûre qu'ils ne sachent pas où je réside.
Les 77 autres Michiko dans ma tête cessèrent de se taper les unes sur les autres pour se mettre d'accord.
Il fallait que je me sorte de là et maintenant !
Pile à ce moment, j'aperçus l'un des étudiants de secondes années qui travaillait toujours non loin de mon plan de travail.
Celui qui avait répondu à la fameuse Aïri le premier jour, Urata Rion.
Sans réfléchir à quoi que ce soit à ce moment, mon cerveau se mit en mode veille et je me mis à marcher droit vers lui.
Occupé à regarder des vêtements sur des portants en train de déborder dans la rue, il me remarqua et me regarda arriver avec un air légèrement surpris.
Il dut l'être bien plus encore quand je vins directement me crasher dans ses bras.
Moi : Aides-moi.
C'est tout ce que j'eus le temps de lui demander discrètement avant que mes deux poursuivants n'arrivent.
Alors que je commençais même à prier intérieurement pour que cet étudiant que je n'avais pratiquement jamais côtoyé jusque là m'aide, je le sentis relever son regard de moi pour le poser sur les deux arrivants.
C'est à ce moment que je remarquais qu'une partie de mon front était venu se coller à un badge autour de son cou.
... : ... C'est... Ta copine ?
Rion : Oui c'est ma copine.
... : Vraiment ?
Rion : Et après ? Vous lui voulez quoi exactement ?
Je vis deux autres vendeurs arriver dehors, l'un à la gauche de Rion et l'autre à sa droite pour fixer eux aussi mes deux poursuivants.
En un instant, je reconnus sans problème le vendeur à sa droite qui n'était autre qu'Atae Koji.
J'entendis des pas s'éloigner rapidement et en me décollant pour regarder derrière moi, je me rendis compte que les deux types louches étaient en train de prendre la fuite.
Je n'en attendis pas moins pour poser mes mains sur Rion et le repousser par réflexe sans réfléchir non plus.
Rion : Tu as une drôle de façon de demander de l'aide mais aussi de remercier.
Moi : Hm. Merci.
Koji : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Moi : Rien.
Rion : J'ai vaguement cru comprendre. Je t'expliquerai plus tard.
Koji : Ok. Mis à part ça tu as vu que c'est l'heure de rentrer ?
Rion : Effectivement. Allons pointer et rentrons. Je ferai ce que j'avais à faire ici demain.
Koji : Sûr ?
Rion : Hm.
Après avoir jeté un regard sur moi, comme s'il avait effectivement assez bien comprit l'histoire pour préférer me raccompagner, Rion saisit mon poignet et me tira à l'intérieur.
C'est en sa compagnie et en celle de Koji que je rentrais finalement et fort heureusement car nous aperçûmes de loin les deux qui m'avaient suivis.
Ne pas avoir emmené Haru avec moi avait été ma plus grosse erreur que j'avais pu faire jusque là et je ne comptais pas la répéter.
Une autre chose que j'avais saisit durant cette journée, c'est que j'avais eu la chance de pouvoir m'allier le temps de quelques instants à ces étudiants que je passais mon temps à ignorer.
Seulement, plutôt que de m'ignorer aujourd'hui comme ils auraient pu naturellement le faire en retour, ils m'avaient prêté main forte.
Quelque part, cette expérience me servit de leçon pour l'avenir et j'y réfléchis durant les jours qui suivirent.
Sans vraiment m'en rendre compte tout de suite, je me rendis peu à peu accessible avec les autres jeunes qui étudiaient avec moi.
Le nombre de mots qu'on pouvait m'entendre dire doublèrent bien qu'ils restent rares.
Le peu de paroles que je pouvais répondre quand on venait vers moi se firent légèrement moins rudes.
Je me laissais un peu plus approcher sans pour autant me lier d'amitié à qui que ce soit mais j'avais laissé comprendre à Rion et Koji dans les jours qui avaient suivi l'incident évité de justesse que je n'oubliais pas que je leur en devait une.
Au fond, si je ne les avais pas croisés ce jour là dans ce magasin, je n'aurai jamais pu me douter qu'ils s'entendaient si bien tous les deux malgré leurs différents caractères.
Tandis que Ron faisait ce petit boulot de vendeur pour avoir gagner des fonds, Koji l'avait rejoins pour améliorer son japonais.
Tout d'un coup, je compris mieux comment ce dernier avait réussi à regagner son accent japonais sans pour autant perdre son excellent accent américain quand il s'exprimait en anglais.
D'ailleurs en parlant de ce dernier, il s'était doucement remis à venir me faire de temps à autre de petite blague gentilles pour me taquiner.
Je me doutais très bien qu'il voulait me faire comprendre par là que je n'avais rien à leur rendre pour la fameuse fois où Rion et lui m'avaient aidé.
Dans le même temps que j'étais devenue moins rude avec Miki, je l'étais aussi devenue avec ces deux là au fait et nos relations restaient tout aussi semblables pour le moment.
C'est à dire par au stade d'amis mais tout de même plus que de simples connaissances.
Lorsque je devais sortir pour me promener ou autre chose qui était susceptible d'intéresser Miki, je lui proposais d'y aller ensemble et lorsque je passais dans la ville voisine où Koji et Rion travaillaient, je passais toujours leur faire un coucou.
C'est en allant le faire que j'avais surpris une conversation entre eux.
Ainsi, j'avais appris que Koji était venu le premier et que sa famille allait le rejoindre vers la fin de nos études pour ses débuts de stylistes.
Du côté de Rion, autant dire que le choc avait été présent puisque j'avais appris que la fameuse Aïri du premier jour n'était en fait autre que sa cousine et qu'il aurait normalement dû être en troisième année s'il n'avait pas été retardé par des soucis de santé l'année dernière.
Bref, tout allait pour le moment très bien jusqu'à un jour de la semaine suivante où je fus soucieuse toute la journée.
Cela faisait un moment que je n'avais pas de nouvelles de Satoru et Sayumi et le fait que Kagami m'envoie seulement des messages commençait à me paraitre suspicieux.
C'était comme s'il avait peur de me montrer son visage et que je lise quelque chose dans ses yeux.
C'était tout juste si avec tout ça en tête, je ne m'étais pas piquée le doigts comme la malheureuse étudiantes qui avaient dû partir aux urgences pour plusieurs points de sutures à lui mettre.
Il était hors de question que je passe une journée de plus sans savoir ce qu'il se tramait derrière tout ça.
Une fois rentrée et après avoir fermé tous mes rideaux, je contactais Kagami, Hinata, Sayumi et Satoru.
Peu importe le décalage horaire, il fallait que je les vois maintenant et c'est ce que je leur avais dis pour leur faire directement comprendre que je voulais une conversation visuelle.
Un petit quart d'heure plus tard, la conversation se mit en place et la première chose que je pus voir c'est que Satoru et Sayumi étaient aux USA eut aussi puisqu'ils apparaissaient avec Kagami.
Mais j'oubliais rapidement ce détail car celui qui me choqua fut bien les visages du couples de changeformes pendant que mon oncle terminait de faire les réglages avec la caméra.
Avec la correction de la luminosité, je me mis à plisser les yeux pour mieux m'en assurer mais je me rendis compte que ce que je voyais bien près de la tempe de Satoru était une cicatrice.
Moi : Qui t'as fais ça ?
Ma question était partie comme ça sans que je puisse peser le pour et le contre.
Ou plutôt, ça cet instant je me fichais du pour et du contre parce que quelque part je craignais de m'en douter un peu.
Vu l'expression soucieuse de Satoru qui cherchait ses mots et Sayumi qui se mit à passer sa main dans les cheveux de ce dernier, la peur d'être sur la voie me gagna un peu plus.
Pendant un instant, je préférais fermer mes yeux, joindre mes mains et laisser mon front s'y appuyer.
Moi : S'il vous plait... Dîtes moi la vérité.
Kagami : Disons que leur Roi est venu leur rendre une visite avant leur venue ici.
Saatoru : Hm. Il a débarqué un beau matin et m'a clairement dis les choses.
Kagami : Il lui a réclamé tout ce qu'il savait à ton sujet.
Satoru : J'ai refusé.
Moi : Et pour ça seulement il t'as frappé ?!
Satoru : Pas... Vraiment.
Sayumi : Hm, tu ne l'as pas dis comme ça.
Satoru : Je lui ai répondu qu'étant donné que je ne voyais pas en quoi ça le concernait, je ne lui révélerais rien.
Moi : Ensuite ?
Satoru : Ensuite ? Ensuite, l'autre côté a fait surface et m'a empoigné par le col après que je ne lui ai répété à peu près la même chose.
Il était inutile de lui demander pour quelle raison il n'avait rien révélé.
Je lui avais fais promettre à Kagami comme à lui de garder tout ça secret quoi qu'il se passe.
Satoru : Étant donné que mon discours est resté le même, il a fini par mal le prendre et m'envoyer manger le sol après plusieurs coups. Autant te dire que ça n'a pas été plus loin. Après ça, l'instinct de survie de Sayumi s'est réveillé tellement fort qu'elle lui en a renvoyé une avant que sa compagne ne place une barrière entre eux.
Moi : Rina...
Satoru : Hm. Elle lui as...
Sayumi : Fais prendre une douche froide pour que l'autre côté reprenne ses esprits.
Ça me surprenait assez de la part de Kawada que je n'avais jamais connu comme ça mais en même temps je ne le connaissais pas des masses.
Et pour dire la vérité l'étonnement s'effaça assez vite avec la colère qui était en train de grandir en moi.
Si Satoru avait encore une cicatrice malgré les quelques jours passés depuis cet incident, c'est que Kawada n'y avait pas forcément été de main morte.
Plus j'y réfléchissais et plus j'étais en train de bouillir sans même prendre la peine de les écouter et de tenter de me calmer.
Je mis brusquement fin à notre conversation visuelle et je me levais.
Pendant une dizaine de minutes, je fis le tour de mon appartement pour tenter de me calmer un minimum.
Je ne savais pas contre qui cette colère se tournait plus.
Si c'était envers Kawada ou si c'était envers moi.
Ce qui était sûr, c'est que je lui en voulais terriblement en revanche et c'est ce qui m'emmena à revenir m'asseoir pour rallumer mon ordinateur.
Je n'avais même pas envie de réfléchir à ce que j'allais dire et j'allais encore moins peser mes mots et faire dans la délicatesse.
Après m'être assurée qu'il était impossible de voir ou d'entendre dehors, je me mis à me filmer.
Moi : Bonjour à tous, j'espère que vous êtes bien assis. Autant certains hackers de vos mille et unes meutes seront heureux et flattés dans leur égo d'être enfin remontés jusqu'à moi, autant ils seront certainement moins fiers de montrer leur trouvaille à leur Tout Puissant en comprenant le pourquoi du comment la qualité audio et visuelle est aussi dégueulasse. Donc mettons les choses au claire de suite, la qualité est aussi médiocre parce que j'ai l'ordinateur sur les genoux pour sortir m'en débarrasser aussi sec ensuite et m'assurer qu'aucun de vous ne se pointe là où je me trouve. Un gâchis d'ordinateur, oui et après ? Vous allez me faire un procès ? Et si je fais ça alors ?
D'un geste aussi énervé que le laissait sentir l'intonation de ma voix sans que je n'ai besoin de crier, je saisis le téléphone portable avec lequel j'étais arrivée ici et que je n'avais jamais rallumé pour qu'on ne le piste pas.
Tout en fixant la caméra de mon ordinateur, je lâchais le portable après avoir levé la main et je fis silence pour bien laisser entendre qu'il venait de se crasher sur le sol.
Pour bien être sûre de faire comprendre la situation actuelle, je saisis l'ordinateur pour laisser voir le portable au sol sur lequel j'envoyais un coup de marteau pour le mettre en pièces détachées.
Moi : Ah c'est bien con du coup hein ? Ah ça se corse pour les recherches !
Avant de risquer de faire tomber l'ordinateur, je le remis sur la table basse puis je me mis à rassembler du pieds les pièces du téléphone juste avant de me rasseoir.
Moi : Je vous fais un rapide bilan de la situation. Vous vous demandez certainement ce que je fais ? Si je suis devenue folle ? La réponse est peut-être oui, peut-être non, je ne sais pas moi-même à l'heure actuelle. Mais si je montre mon visage c'est certainement parce que j'ai quelque chose à vous dire moi-même, vous vous le dites et vous avez bien raison de vous le dire. Qu'est-ce qu'elle a bien besoin de nous dire cette petite Michiko ? C'est pourtant très simple, il me semblait pourtant avoir été assez claire.
Tout d'un coup, je me rendis compte qu'avec la colère encore bien présente en moi et qui remontais pendant que je m'exprimais pour une rare fois librement devant une caméra, j'étais en train de jouer dangereusement avec le marteau encore dans ma main.
Je pris au moins la sage décision de le poser pour le moment à côté de moi plutôt que de risquer de me blesser.
Moi : Aujourd'hui si je suis là à vous montrer ma grosse tête c'est pour remettre une bonne et unique fois les points sur les i. Sur ce que vous, êtres à têtes gonflées à l'extrême à l'hélium qui avez la fâcheuse tendance pour une bonne partie de vous sentir supérieurs, n'êtes pourtant pas foutus de comprendre. Alors les concernés se sentiront visés bien sûr puisque je ne range pas tous les changeformes dans la même catégorie mais je constate quand même que c'est chez vous tous que ces simples termes couramment employés ne passent pas.
Ma voix flancha soudainement et j'eus simplement le temps de détourner la tête pour me mettre à tousser.
Moi : Oui je sais, je parle beaucoup plus vite que d'habitude parce que je me suis empressée de faire cette vidéo tellement j'avais et que j'ai encore la rage. Ces simples termes qui concerne en fait chaque citoyen qui qu'il soit, aucun de vous ne peut nier les connaitre. Vous voyez certainement à quoi je veux en venir à force ? Non ? Eh bien bizarrement c'est ce que vous avez tendance à bousiller aussi bien que la police dans vos enquêtes. C'est aussi ce que vous aviez déjà empiété dans ma précédente université. Un truc appelé, Vie-pri-vée !
Plus j'avançais dans mon monologue, plus je sentais l'intonation de ma voix être de plus en plus sec.
Il y avait de forte chance que je termine avec la voix cassée même si je ne criais pas.
Moi : Vous n'aviez jamais rien trouvé de moi avant et c'est normal ! A présent puisque c'est ce que vous semblez chercher je vais prendre de nouvelles mesures et vous montrer mon vrai visage ! Une petite pensée pour Kanayama Toba qui avait déjà réussi à le faire ressortir juste avant mon départ car oui, il aura fini par se manger la baffe que ce qui vous sert de Roi m'empêchait de lui mettre jusque là. Hyori Kawada, celui qui jusque là me permettais d'être justement tranquille et qui avait presque réussi à se faire passer à mes yeux pour quelqu'un de cool. Le point positif c'est qu'on ne pourra plus être aussi claire que je ne vais l'être. Si je suis partie c'est parce que c'était ma décision, que j'en avais besoin, que je suis majeure et que je gère ma vie comme je l'entend et non comme vous vous l'entendez. La seule personne avec qui je me suis disputée est Kanayama Toba que je ne regrette pas le moins du monde d'avoir frappé, j'en mourrais d'envie depuis tellement longtemps... J'ai pris la décision de partir à la fois parce que j'avais besoin de prendre du recul par rapport à mon avenir et à la fois pour éviter des ennuis aux personnes qui me sont chères après l'avoir frappé. Parce que oui, les personnes qui m'étaient chères le sont toujours et le seront toujours. Alors la prochaine fois que vous irez interroger certains d'entre eux pour savoir lesquels ont des informations sur ma localisation, demandez vous d'abord ce que vous faites. Vous arrangez la situation ou bien vous l'empirez ? Vous qui êtes si intelligents, observez ma réaction et les conséquences qu'elles auront. Vous saurez trouver la réponse par vous même.
Ce furent les derniers mots que je pris la peine de prononcer avant de mettre fin à l'enregistrement.
J'en avais déjà assez dit et je craignais de me montrer beaucoup moins polie si jamais je continuais.
A peine après avoir stocké cet enregistrement dans mes mails, j'éteignis mon ordinateur, je le fermais et je le brisais sous quelques coups de marteaux.
Ils tomberaient dessus en tentant de remonter ma piste par les mails et même par ceux qui étaient enregistrés en tant que brouillon, cela ne faisait aucun doute.
Mais avec les sécurités présentes sur cet ordinateur qui appartenait à l'armée, il leur était impossible de trouver ma localisation s'il n'était pas connecté au moment où ils allaient lire la vidéo.
La seule autre chose notable que je fis dans cette journée fut d'aller me débarrasser des restants du portable et de l'ordinateur dans un camion qui partaient pour une déchetterie de la capitale.
En remontant vers chez moi, Miki tomba nez à nez avec moi.
Je la vis marquer un temps d'arrêt pour observer mon visage et pour réfléchir à ce qu'elle allait me dire ou non.
Miki : Est-ce que... Ça va ?
Moi : Pas trop... Tu as un peu de temps ?
Miki : Hm. J'allais juste me promener un peu pour m'occuper.
Moi : Alors viens prendre un thé avec moi... S'il te plait.
Je sentis la surprise de la changeforme bien qu'elle ne la laisse pas transparaître dans son expression.
Elle remonta les escaliers avec moi et je la fis rentrer chez moi pour lui servir le thé que je lui avais proposé.
Le silence qui aurait pu paraitre pesant à n'importe qui d'autre ne sembla pas vraiment la déranger.
En fait, je m'en rendais compte seulement maintenant mais la jeune changeforme ne paraissait pas dans un meilleur état que le mien en y faisant bien attention.
Ses poings ne s'étaient pas desserrés une fois depuis que je l'avais croisés et depuis que je l'avais fais rentrer.
Moi qui avait été la première à lui faire comprendre de ne pas me poser de question depuis notre rencontre, j'avais envie de lui en poser.
Nos regards se croisèrent au même moment, comme si nous avions toutes les deux prit la décision d'en poser quand même une.
Miki : Je...
Moi : Tu... Voulais me dire quelque chose ?
Miki : Et toi ?
Moi : Hm. Mais ce serait plutôt mal placé de ma part.
Miki : Vas-y.
Moi : Tu es sûre ?
Miki : Hm.
Moi : Il 'est arrivé quelque chose ?
Miki : A toi aussi, n'est-ce pas ?
Moi : C'est vrai... Il est arrivé quelque chose à des personnes qui me sont chères par ma faute. Et toi ?
Miki : ... C'est plutôt les personnes qui m'étaient chères qui m'ont fait quelque chose en fait...
Quelque chose que ses proches lui auraient fait ?
Sa réponse était pour le moins aussi intrigante qu'inattendue mais lui en demander plus me parut encore mois bien placé.
Miki : La raison pour laquelle je suis là, ce qui m'a poussé à faire l'école de stylisme dans le pays de mes origines c'est que j'ai eu besoin de prendre du recul.
Du recul ?
Soudainement, le discours de Miki me rappela étrangement le mien.
Miki : J'ai été blessée par mes proches.
C'est comme si la changeforme assise face à moi s'était changée en un reflet de miroir.
Comme si ce que je pensais et que je gardais en moi jusque là ressortait et s'exprimait librement.
Miki : On m'a arrachée à la personne qui m'était importante. Elle est ici, et je compte bien la retrouver. Je retrouverai mon correspondant japonais quels que soient les avis de mes proches.
Un correspondant japonais ?
Est-ce qu'il s'agissait d'un humain ou d'un changeforme ?
En tous les cas, actuellement, elle ne me paraissait pas que légèrement attirée...
Miki : Même si je n'ai rien eu le temps de lui dire et que je ne sais pas ce qu'il en est de lui, je le dois parce que je sais que ce que je ressens n'est pas rien.
Non, ce n'était pas quelque chose d'anodin et encore moins de passager
Elle avait le discours le plus sincère d'un changeforme.
Autrement dit...
Miki : Je retrouverai ce ligre pour lui dire que je commence tout juste à être imprégnée et que ça ne fait que commencer.
ficfantastique, Posté le mardi 07 juin 2016 03:44
J'ai hâte de lire la suite et surtout j'espère que ça va mieux que cette nuit pour toi.